Une rencontre autour de la réalité du cinéma tunisien et des obstacles a eu lieu vendredi dernier sous la tutelle du ministère des Affaires culturelles. La rencontre a fait le tour des éternels problèmes du cinéma avec, cette année, un nouveau boulet au pied de ces professionnels… l’impossible autorisation de filmer avec des drones…
Difficile de faire le ménage dans le milieu du cinéma. Au-delà des sempiternels problèmes d’ego, les choses se sont tellement enchevêtrées ces derniers mois. Personne n’a réussi à faire le nécessaire, un coup de pied dans la fourmilière et faire signer le statut de l’artiste par le Président de la République, en réglant les problèmes des autorisations de tournage, des subventions, de la direction bicéphale du cinéma (direction du cinéma et Cnci). Bref, ces rencontres, il fallait les faire, mais à part la question du drone, on avait l’impression d’entendre les mêmes problèmes qu’en 2012 et 2017. C’est vous dire à quel point les choses ont stagné et devant chaque ministre on ouvre les dossiers et on parle des mêmes doléances. Espérons de tout cœur que ça sera le dernier remake…
Ainsi le vendredi 25 novembre, sous l’égide du ministère des Affaires culturelles, de la direction générale des arts scéniques et de l’audiovisuel, avec l’initiative de certains professionnels du cinéma, s’est tenue une rencontre autour de la réalité et des contraintes auxquelles les gens du milieu font face. Peu de représentativités du secteur ce jour-là. C’est comme si les professionnels du cinéma avaient déserté ce genre de rencontre avec l’«Officiel» parce que la majorité n’y croit plus tout simplement. Ça pourrait aussi être une sorte de désolidarisation… Ou une querelle de clochers. Qui sait ? Et qui sait aussi… Peut-être que les jeunes générations n’attendent plus rien de l’Etat ?
Les principaux intervenants qui ont exposé les problèmes du secteur sont : Abdellatif Ben Ammar, Lotfi Layouni, Mohamed Ali Ben Hamra, Moslah Kraiem, Mohamed Challouf, Noomane Hamrouni (représentant du ministère), Lassaâd Gobantini (distributeur) et Habib Mestiri. Les intervenants sont venus avec un diagnostic réaliste de la situation avec des propositions pour faire évoluer les textes de loi qui n’ont pas changé depuis 1994, de faire intervenir la télévision nationale (qui reste jusque-là passive) pour soutenir la production cinématographique, d’élargir le parc des salles entre autres. En somme, il s’agit de revoir le système de gestion du secteur cinématographique, faire évoluer ses mécanismes, simplifier les démarches administratives, notamment celles liées aux licences de tournage, ainsi que travailler à la numérisation de l’administration. Il faut dire que toutes les questions ont été posées avec un problème nouveau, cette fois, le problème du drone et de la difficulté, voire de l’impossibilité d’avoir une autorisation pour la petite caméra volante.
A la fin de cette journée, Dr Hayat Katat Al-Qarmazi, a déclaré que «les recommandations de cette journée résument la réalité et perspectives du cinéma tunisien et les obstacles qu’il rencontre, que ce soit en production nationale ou en coproduction, avec la difficulté de promotion et le déclin des salles de cinéma, ce qui appelle la nécessité d’actualiser les lois, de revoir certains accords-cadres avec certains pays, et de surmonter toutes les difficultés qui entravent le chemin du processus de production de la créativité cinématographique».